La vie dans la coupole

Réputation du Pic

L’année suivante est l’année de la comète de Halley ; malheureusement, elle n’est visible qu’en mai, la pire saison au Pic.

Henri Godard, de l’observatoire de Bordeaux, et Gaston Millochau, de celui de Meudon, séjournent trois semaines au Pic avant de pouvoir ouvrir la coupole.

L’une des rares distraction est un tourne- disques avec une douzaine de disques, et les deux astronomes les connaissent bientôt par cœur.

Cet automne, le comte de la Baume et son assistant sont de retour au Pic, mais le temps y est nettement moins beau que l’année précédente.

C’est ainsi que le Pic acquiert la réputation injustifiée qu’il y fait toujours mauvais, et les astronomes français ne se bousculent pas pour y venir observer.

Nouveaux aménagements et télescope

Par la suite, ces locaux ont été grandement complétés : nouvelles terrasses, nouvelles coupoles, nouveaux bâtiments d’habitation.

Le seul qui utilise le télescope Baillaud avec persévérance est Jules Baillaud, le fils de Benjamin ; ses travaux au Pic lui valent un prix de l’Académie des Sciences en 1924.

Le nouveau télescope, administré par l’observatoire de Toulouse, est dès le début une source permanente de problèmes pour Marchand, qui ne supporte pas cette intrusion dans son domaine.

Cette animosité, également ressentie par le personnel au sommet, est source de quelques conflits avec les Toulousains.

Les astronomes français ne montrent pas le même enthousiasme pour sauver le Pic.

Henri Deslandres, directeur de l’observatoire de Meudon, est mandaté pour inspecter tous les observatoires français en 1922.

Après avoir visité celui du Pic du Midi, il recommande sa fermeture !

Menace de fermeture du Pic

Pour sauver son établissement, Dauzère l’oriente alors résolument vers la géophysique, et, pendant les quinze années suivantes, la géophysique est le thème principal de recherche scientifique au Pic.

Joseph Devaux y fait sa thèse sur le bilan thermique des champs de neige et des glaciers et participe à plusieurs expéditions au Groenland avec Charcot.

Hubert Garrigue fait sa thèse sur la radioactivité naturelle en montagne.

Dauzère lui-même s’intéresse à la foudre et à la grêle, complétant et mettant à profit une remarquable base de données sur les points d’impact de la foudre constituée par Bouget.

Il devient bientôt un expert de renommée nationale sur le sujet de la foudre.

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