La fondation de l’Observatoire

La fondation de l’Observatoire

L’histoire de l’Observatoire du Pic du Midi commence en fait à environ 300 mètres en dessous du sommet, au col de Sencours, où une station météorologique provisoire est installée en 1873.

La construction de l’observatoire a débuté dans les années 1870

Les deux meneurs de ce projet d’initiative privée sont

  • Charles Champion du Bois de Nansouty, un général à la retraite
  • Célestin-Xavier Vaussenat, un ingénieur

Nansouty séjourne pendant huit ans au col de Sencours, où il fait des observations météorologiques de routine, et Vaussenat sillonne le pays à la recherche d’un financement pour la construction de l’Observatoire définitif.

Il sollicite des mécènes et donne de nombreuses conférences publiques, au cours desquelles il ouvre une souscription.
Son histoire est une leçon de courage.

Une leçon de créativité

C’est aussi une leçon de créativité, parce que les astronomes ont tiré parti des remarquables qualités du site de bien des façons, pour étudier les planètes et, plus tard, pour préparer les missions Apollo.

Ils ont aussi invité

  • des géophysiciens,
  • des botanistes
  • des cosmiciens

à y mener des expériences, et l’Observatoire est devenu un centre de recherches pluridisciplinaires.

Cette histoire est rythmée par ses directeurs successifs, qui ont tous profondément marqué le Pic de leur personnalité et de leurs centres d’intérêt.

Les premiers terrassements au sommet commencent en 1875.

Les premiers locaux sont achevés le 8 septembre 1882.

La construction de l’Observatoire commence en 1878 et dure quatre ans, parce que les travaux ne peuvent se faire que pendant les quelques mois où le sommet n’est pas couvert de neige et aisément accessible à pied ou à mulet, entre la fin juillet et la mi octobre.

Le principal souci des fondateurs de l’Observatoire

Le principal souci des fondateurs de l’Observatoire est de protéger les ouvriers de la foudre qui s’abat fréquemment sur ce pic isolé.

Plusieurs paratonnerres sont érigés et reliés par un épais câble métallique de plus d’un kilomètre au lac d’Oncet voisin.

En 1880, la station météo est effective.

  • Son activité est consacrée également à la botanique, à l’ethnologie et à la géologie.
  • Son développement bénéficie de la présence de la haute société en vacances à Bagnères-de-Bigorre et à Barège.

Ce site de haute montagne rend la vie extrêmement rude durant les hivers.

L’été reste relativement plus clément.

L’Observatoire est inauguré au mois d’août 1882.

Ses fondateurs sont dans l’impossibilité d’assurer la gestion et l’entretien de leur oeuvre ; ils en font don à l’Etat, à condition que celui-ci paie les dettes restantes et qu’il fournisse une subvention annuelle de 30 000 francs pour couvrir le salaire du directeur et de quelques employés et les frais de fonctionnement de la station.

Sous la pression de Paul Bert et d’autres politiciens, l’Etat accepte cette donation.

Le devenir de l’établissement

L’établissement devient un observatoire national sous l’autorité du Bureau Central Météorologique à Paris et Vaussenat devient son premier directeur.

Nansouty, nommé directeur honoraire, se retire à Dax.

A la demande du Bureau Central Météorologique, Vaussenat réalise lui-même une importante expérience de physique atmosphérique entre 1883 et 1885.

L’objectif de cette « expérience Lemström » est de produire des aurores boréales artificielles.

C’est également au début du siècle que Benjamin Baillaud, alors directeur de l’observatoire de Toulouse, décide de construire un télescope au Pic.

Il connaît bien ce site et ses avantages pour avoir souvent participé à son inspection annuelle.

Mais il veut d’abord s’assurer par lui-même du bien fondé de cette réputation du Pic pour les bonnes images.

Il y installe une petite coupole provisoire sous laquelle il pose une monture pouvant accommoder plusieurs tubes de petits télescopes, puis il passe plusieurs étés avec des membres de son personnel à conduire des tests astronomiques.

Ils concluent que les images sont souvent bonnes et parfois excellentes.

La construction d’une coupole

Baillaud obtient alors des crédits

  • pour la construction d’une coupole
  • d’un télescope de 50 centimètres de diamètre
  • d’une maison pour les astronomes visiteurs

Les travaux commencent après la saison d’été de 1904.

En 1906, la coupole est terminée et le télescope, construit dans un atelier parisien, est amené à Bagnères par chemin de fer, puis au col du Tourmalet par char à bœufs.

De là, les 22 caisses, pesant entre 300 et 800 kilos, sont transportées au sommet par une douzaine de soldats d’un régiment d’artillerie de Tarbes.

Les difficultés sont telles que, au bout d’un mois d’efforts, ils ne parviennent qu’au col de Sencours.

Les caisses y passent l’hiver et le télescope ne sont au sommet qu’en septembre 1907.

Un autre été est nécessaire pour le monter et le rendre opérationnel.

Les deux premiers utilisateurs arrivent en septembre 1909 ; ce sont le comte de la Baume Pluvinel et son assistant.

Les excellentes images qu’ils obtiennent de Mars leur permettent de démentir l’existence de canaux sur la planète rouge.

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